1- Le lieu du stage,  le cadre,  les règles.
2- Participants.
3- Objectif de ce stage
4- Chronologie – reportage, notes, réflexions, 
5- Perspectives 


1- Le lieu du stage,  le cadre, les règles.

Le centre Calam , centre artistique et littéraire des arts martiaux, situé au lieu dit « Chez Saby », se trouve au cœur même de la   France  ,  au sein champêtre de l’Auvergne profonde, dans un hameau isolé,  près de St Priest des Champs, à 75 km à l’ouest de Clermont Ferrand,

Le lieu est retiré, aux antipodes de l’agitation inhérente à notre mode de vie citadine  ,  loin, des feux de la rampe et des lumières de la ville.

Les fondateurs et animateurs de Calam l’ont voulu ainsi après un long parcours en Europe et en extrême orient –ils ont vécu trois ans au Japon-,  au sein du microcosme des arts martiaux

Ils se sont aussi installés dans cet endroit  afin aussi de bénéficier de la proximité d’un centre de séminaires spécialisés dans la méditation ou vivent  retirés, momentanément ou définitivement,  des moines bouddhistes de nationalités variées ; de nombreux échanges semblent ainsi avoir lieu avec ce centre.

Le cadre

Le lieu m’apparait comme  exceptionnel car il correspond quasiment en tous points avec celui dans lequel je me projette,  dans mes rêves impécunieux, pour y  pratiquer, enseigner, et surtout  vivre retiré.. Christian et Michèle Ribert ont acquis, il y a de cela quelques années cette ferme en pierres  de taille ,située en pleine nature, au centre d’un immense  terrain plat et vert,  ensemble composée de plusieurs  corps de bâtiments, qu’ils ont partiellement  patiemment et superbement  restauré, jusqu’à en faire un lieu d’accueil  plus que propice au recentrage et au retour sur soi…toits pentus  en ardoise d’Auvergne, gros de murs en pierres ancestrales, plafonds à la française,, sol en dallage d’origine,  dojo de cinquante mètres carré chaussé d’un plancher  suspendu faisant face au jardin scrutant le vallonnement auvergnat, propice à l’entrée en communion avec l’horizon, cuisine conviviale flanquée d’une immense cheminée en pierre d’antan.. entre le dojo et la cuisine, un petit bureau- salon accueillant,  aménagé en bibliothèque offre aux stagiaires un havre de  ressourcement littéraire, grâce à des murs tapissés de rayons bourrés à craquer des  ouvrages des plus grands noms de la littérature, mais aussi de plus célèbres traités relatifs aux arts martiaux, énergétiques et à la méditation ; Un  escalier à visse  dessert , à chaque étage,  cinq  douillettes  chambres, individuelles toutes de bois clairs vêtues . Calam ne prend que quelques stagiaires à la foi, selon des tarifs plus qu’abordables, leur philosophie consistant à ne pas éparpiller la transmission à un trop grand nombre , afin d’être certain que le germe du message pénètre bien en chaque cœur présent ; ce stage étant particulièrement rempli, trois d’entre nous logent à quelques centaines de mètres, chez des voisins hollandais ayant acquis le meme genre de paradis rural.

 

 Les règles.

Christian et Michèle Ribert sont bouddhistes.

Ils ont ainsi, grâce à leur pratique martiale et  méditative d’une part, à leur style de vie d’autre part,-(ils sont en retraite du 15 octobre au 15 avril chaque année- ),  su acquérir un détachement  par rapport à l’accumulation de biens, à l’argent,  à l’ »Avoir », leur philosophie de vie s’orientant davantage vers » l’Etre », son identité, son sens de la vie,  et des moyens énergétiques et mentaux qui existent pour le découvrir, l’apprendre, puis  le perfectionner  .Ils se positionnent ainsi en guide temporaire, sans se poser en « maitres omniscients «  avec beaucoup de respect et de proximité envers chaque participant, qui, quelque soit son âge, sa condition, son état de santé, son niveau, se sent ainsi , dès la porte franchie, pris en charge et doucement  accompagné

Cette démarche est apposée sans pour autant développer le moindre prosélytisme envers leur engagement confessionnel, présentant ainsi leur enseignement, que cela soit  en Qi gong Yang sheng, en Yi chuan ou en méditation pure, comme une proposition dont la portée est ajustable au bon vouloir et au niveau  de chacun ; il n’existe à Calam aucune notion de hiérarchie, de subordination, de protocole ou de rites liés à quelque culture que cela soit , si ce n’est celle du respect profond  du voisin, qu’il soit enseignant  ou enseigné, débutant ou avancé, vieux ou jeune, homme ou femme  .,L’exigence est pourtant insidieusement  présente lors de la pratique, subrepticement conférée par ces lieux  propices, eux-mêmes imprégnés par l’énergie positive de tous ceux et de toutes celles déjà passés par là ..

Lors de notre arrivée, le lundi soir,  les organisateurs nous réunissent dans la grande cuisine, autour d’une grande table, afin de nous faire part du programme, puis,  du roulement des taches propres à l’entretien des lieux, dojo compris, à l’avant , le pendant et l’après des repas,. La charge étant répartie sur une quinzaine de personnes, l’écot de chacun est insignifiant ; il aurait de toutes façon été accepté de bonne grâce par tous si tant est qu’il eut été plus lourd et plus prégnant, tant les requêtes ont été formulées avec la douceur de la juste évidence. Ils nous rappellent, en corolaire, que ce qu’ils comptent nous faire travailler relève de la plus pure tradition chinoise, soir ce qu’ils ont ’eux meme appris de leur défunt maitre, Wang Xuan Jie , disciple du fondateur du Yi chuan, Wang Xiang  Zhai  lors des nombreux et longs séjours qu’ils ont  effectué  près  de dix  années durant, en Chine continentale, et, ce qu’ils omettent pudiquement de dire, grâce à un travail quotidien sans concession..

Ils nous précisent ainsi que leur transmission, autant que faire se peut originelle et  directe et non  empreinte de quelque forme que cela soit  d’interprétation ou de déviance personnelle  ce dont ils disent  vouloir se garder.

Le groupe sera divisé en deux sous groupe, selon ce qu’ils ont estimé des niveaux, au vu du stage de mai à Neuville sur Saône ; chacun des enseignants, se consacrant, à tous de rôle, à chaque groupe, afin de jeter des éclairages différents et complémentaires  sur les thèmes abordés.

Un programme élaboré  noté de longue date sur un  cahier, structuré,  minuté, selon certains objectifs précis, nous attend.

Nous sommes en face de  professionnels apparemment désireux de faire avancer ceux qui leur font conficne… !  .

.2- Participants.

Une quinzaine environ, dont la majorité des enseignants de l’association Atemi Mont d’or,  soit :Marc Labaume, Valérie Ming Shu, Olivier Débiais,   une élève d’Atemi Mont d’or, Noëlle Renaud, Sandrine Charraix , enseignante en Qi gong et Taï- chi à Sallanches,

Matthieu Le Moal, enseignant en arts martiaux à Granville, dans la manche, élève avancé de Calam , compagnon de voyage en Chine en 2009.
Aurélien Garcia, , élève avancé de Calam près de Poitiers. également du voyage en Chine en 2009.
Sébastien Vaudon , élève avancé de Calam, à la Guadeloupe.
Eric…., élève de Calam  ,à Toulouse. 
Marie Claire…, élève de Calam, professeur de Yoga et de danse à Paris.
Corinne…, éléve de Calam, venant de Marseille
Franck…, élève de Calam, prof d’Aïkido et de Tai-chi dans le sud de la France..
Jean Claude Guillot, enseignant à l’association Atemi mont d’or, accompagné de son épouse Françoise.

3- Objectifs de ce stage

Le stage dirigé   en notre association en mai 2010  par Christian Ribert  n’a laissé que des bons souvenirs à chacun d’entre nous, tant au plan humain qu’au plan technique  .
Ce stage de juillet est donc destiné à vérifier, de part et d’autre, s’il s’avère possible d’ asseoir une collaboration suivie, au travers d’échanges plus fréquents, à partir de la saison 2010-2011.,

 4-Chronologie, reportage, notes, réflexions .

Mardi 20 juillet

6h00-7h00.

Invitation à la méditation debout (zhang zhuan, en japonais ritsu zen) .

Christian et Michèle nous propose une heure pleine immobile de  station débout sur deux appuis, Chacun est invité à travailler selon ses capacités,  son envie, en arrivant, à partir de six heures, pour la durée qui lui convient ; beaucoup arrivent vers 6h30 , ou choisissent de ne pas participer du tout, en attendant les entrainements programmés le matin à partir de 9h00, après le petit déjeuner.

Les règles  qu’il nous est demandé de respecter consistent à ce que chacun ne se sentent pas obligé de pratiquer la meme quantité de posture que ceux qui en ont envie ou qui le peuvent, IL est également souhaité que  nous finissions cette séance tous ensemble …, que nous ne portions, avant ou après,  aucun jugement ni sur nous meme, ni surtout sur les autres, qui sont les seuls responsables de leurs envies, de leur niveau,  et de leur inhibitions

Il est également demandé à tous, quelle que soit heure d’arrivée, de ne pas communiquer, de ne pas parler, afin de démarrer les journées dans un recueillement propre à la méditation et au retour sur soi ; il m’a semblé que l’effort collectif prolongé, dans le silence du petit matin,   favorisait une communication muette bien plus riche que les banalités dérisoires habituellement  échangées à six heures le matin.

J’observe, en ce qui me concerne, que, la première demi-heure est plus pénible que la seconde, qui se déroule, à ma grande surprise, sans problème particulier, outre les habituels tiraillements au niveau des ligaments latéraux des genoux.

J’éprouve toutefois des difficultés à canaliser ma pensée, oiseau volatile et fugace  qui s’évade insidieusement tant dans mon  passé que dans mon futur, me privant ainsi de la conscience éphémère d’un présent dans lequel je ne me trouve pas effectivement et totalement ; la détente et le relâchement total que nous visons au travers de ce riche et difficile  exercice  s’avère donc bien difficile et ingrat !!

 Mais quel bien être lorsque le moment est venu de baisser les bras… non pas à cause de la cessation de l’exercice, mais essentiellement de par la victoire remportée sur soi meme , de par cette évidence rappelant à notre bon souvenir le principe selon lequel la douleur est essentiellement généré par notre esprit, qui nous murmure de ne pas  passer trop de temps en cette immobilité,   alors que d’autres taches soit disant plus urgentes nous attendent toutes affaires cessantes, de par  notre peur de traverser cette épreuve,  celle de ne pas être à la hauteur, celle de constater que les autres font , en apparence, mieux, ou plus…., .

9h00 -11-30

Les deux groupes travaillent chacun de leur coté.

Je me trouve dans un groupe de quatre sous la direction de  Christian.

Nous investissons le dojo.

Après un nouvelle demie- heure de posture sur deux appuis, nous travaillons les postures de coté, sur un appui : celle de la » lance et du bouclier », celle de » tenir le bébé », puis enfin, « écarter les nuages ». Il m’est beaucoup plus difficile de tenir longtemps  que sur deux appuis, l’état de délabrement avancé de mes genoux y contribuant sans doute pour une bonne part .Je dois donc changer souvent d’appui, afin de tenter de produire un travail de qualité ; est ce une bonne chose ? la durée sur un appui n’est elle pas également porteuse sur le long terme de résultat  de qualité ? C’est en tout cas ce que nous a expliqué maitre Guo gui zhi lors de son passage à Lyon en mars.

 Eude la marche attentive lente, (en chinois mucabu)

Le principe consiste :

– à déplacer la rectitude  spinale conférée par  la pratique immobile, 
– à faire en sorte   , à être attentif , donc, au fait que  la tète  ne dépasse pas le genou de la jambe avancée afin de ne pas se trouver en position de déséquilibre potentiel
-Engager le pli de l’aine (cua) de la jambe arrière vers l’avant,  lors du déplacement,tirant  ainsi le buste vers l’avant, de façon à libérer le pied arrière en un pas glissé léger, permettant de se poser là ou on veut, 
-Bien asseoir sa posture avant de continuer sur le pas suivant 
-L’esprit doit être autant que faire se peut dégagé de toute influence  de type » « préoccupante », de façon à se centrer sur cette marche.
– Les bras en croix résistent à un fort courant venant de face

Il est difficile, mais édifiant , de penser à toutes ces choses à la fois, d’où la nécessité d’être attentif.

Etude du premier essai de force (shi- li)(gusho shi li) , soit celui sur le plan frontal, consistant à pousser –tirer ; celui-ci s’avère, d’après Christian, comme le plus important, dans la mesure où il intègre ceux inhérents aux autres  plans de l’espace.

Je note un certain nombre de points  de changement et d’amélioration :

–          Partir du principe  de la posture sur un appui « lance et bouclier »
–          Tirer –crocheter au moment meme ou l’on avance la jambe pour le pas suivant, afin  de créer la tenségrité.(équilibre des forces contraires) 
–          Davantage écarter les mains sur la cotés juste avant la poussée
–          Cette poussée s’effectue mains  à plat dans la continuité des bras.

 15h30_18h30

Posture sur deux  appuis
Postures  variées sur un appui
Essai de force vers l’avant  -arrière

Etude du premier « liant «  interne , sur place ,puis en déplacement.

Christian et Michèle nomment « liant «  les shi- li (essais de force ) multidirectionnels, appellés en japonais « neri », signifiant « pétrir »

Leur pratique consiste, d’abord sur place, à fixer son attention sur l’existence d’un adversaire en face de soi, puis d’imaginer qu’avec des cercles de bras incluant tout à la fois, le haut et le bas, l’avant et l’arrière, la droite et la gauche, on tisse autour de notre ligne de centre un réseau de défense propre à interdire toute pénétration d’une attaque du dit adversaire .La main  menace et défend tout à la fois ; elle ramène vers le bas, une hypothétique attaque de l’adversaire lors de sa partie défensive, et investit le centre de l’adversaire lors de sa phase offensive, les  deux mains alternant en un incessant mouvement souple et circulaire. Lors du déplacement, ce liant s’avère encore plus ardu dans la mesure ou chaque pas, effectué sur l’avant ou sur l’arrière est sensé nous extraire  de la linéarité , soit de la ligne de l’adversaire  afin de nous ouvrir un angle d’attaque plus favorable.

Christian nous invite, lors de ce déplacement, à transformer la défense en attaque, sans appel, dans le « liant », selon l’utilisation de la technique «  pi zhang », soit l’attaque de la paume au visage. Des applicatifs ludiques, à vitesse variées, selon les niveaux et les connivences entre partenaires  , sont effectués, qui mettent en exergue notre fragilité,  meme  lors d’attaque ralenties,  de taille ou d’estoc avec un petit bâton en mousse.

Je retiens cette progressivité  posture- essai de force- liant- riposte  pour agrémenter le cours parfois trouvés trop fastidieux  par certains  . Ce type d’exercice contribue à me convaincre que nos exercices de combat libre avec casques et gants sont par trop brouillons, ne nous permettant pas de garder en tète l’essentiel de ces principes technico énergétiques.

Découverte d la technique de zhai shui.

Il s’agit du principe du ciseau avec les mains, destiné à casser la garde de l’adversaire, avec la paume tranchante du bras  avant, qui vient ensuite, sur un pas glissé, investissant le centre et l’attention de l’adversaire, prenant sa place,  le menaçant , avant que la main arrière soigneusement cachée en concomitance   derrière le dos lors de  l’effet de ciseau, vienne frapper du poing,  de haut en bas, en fermant la ligne de centre, et en ramenant la jambe arrière afin d’alourdir la frappe .(voir 4e section du tai chi des synthèses authentiques)  

Christian demande de multiples répétition de cette technique, à droite, puis à gauche, en pensant bien à la chronologie de nos intentions, et de leur objectif .

J’ai l’impression que chaque technique effectuée ainsi  s’améliore par rapport à la précédente .Je m’efforce , selon ses consignes, de ne  pas ajouter de force musculaire de contraction lors de la frappe, mais laisse le poing tomber comme une pierre, tractée par la fermeture de la ligne de centre et le concours de l’autre bras venu à sa rencontre, formant tenségrité. .

 

18h30-19h00

Travail de méditation assise .

Christian et Michèle nous invitent à partager leur pratique méditative, pendant une demie heure . Des coussins placés sous chaque genou, chacun(e)  est installé en tailleur, face à l’horizon, les mains doucement relâchées, posées ur les cuises ou les genoux, la tète pointant vers le haut. La respiration est ample, lente et profonde ; la pensée, autant que faire se peut, comme lors des plages de pratique debout, canalisée sur le présent afin d’en vivre l’instant, ici et maintenant. Quelques personnes choisissent de s’installer assis sur un des bancs du dojo, afin de préserver celles de leurs articulations qu’ils ressentent comme fragiles ou usées.

L’exercice, effectué dans le plus complet des silences, me semble apaisant après l’entrainement. Cette touche de pratique bouddhiste nous est proposée sans prosélytisme outrancier ; elle a sans doute son importance dans la construction pédagogique du stage, dans la mesure ou elle nous aide à nous éloigner de notre égo, de ses tensions ,de ses freins, et des limites qu’il confère à notre cheminement . 

  Mercredi 21 juillet,

6h00- 7h00

Une heure de méditation debout sur deux appuis

La séance me semble encore plus aisée que la veille, celui ne manque pas de me surprendre, et qui prouve bien que les limite douloureuses que l’on se fixe arbitrairement ne le sont qu’avec l’esprit , avec  le bio rythme que notre mode de vie  nous a  insidieusement imposé au fil des années ; si l’on demande à l’esprit de » tenir » et de s’installer, il est capable de suivre ; par conséquent, le corps aussi. Je m’efforce d’amplifier et allonger mon inspire et mon expire, tentant d’y contenir ma pensée comme dans une prison aérienne  ascendante, puis descendante ; une forme de bien être rassurant, une force de fond sécurisante m’investit, me murmurant que je pourrais rester ainsi beaucoup plus longtemps ?  Je suis simplement embarrassé de devoir me lever si tôt, alors que je dois récupérer de ma dure année de cours et de stages.

9h30_12h00

-20 minutes encore de postures sur deux  appuis .
-Puis 20 autres, sur un appui, mais selon les trois différentes formes habituelles 
-Pratique prolongée de la marche attentive, avant, mais aussi en arrière, ce qui s’avère déstabilisant.

Travail du premier tui shou, ou poussée des mains

Ce  travail s’effectue selon le principe  du premier  shi li, ou essai de force, soit celui de tirer-limer .  Le principe consiste à ressentir, lors de la poussée comme de la tirée, l’intention et l’attention de l’adversaire ; il ne s’agit  donc pas de travailler en force en faisant appel, comme nous le faisons, selon l’enseignement reçu dans notre précédente école,  aux ressources du dos, mais à apposer une plus subtile force multidirectionnelle,  connexe à notre recherche élaborée  lors des travaux de postures prolongées.

A tout moment, il est ainsi possible de ressentir si le partenaire  pousse trop  devant, derrière, à droite ou à gauche, en haut ou en bas.

Il est par ailleurs, essentiel, lors la poussée, de viser son centre, meme avec un doigt, sans fermer les poings et croiser les poignets,  comme cela est recommandé dans l’école de Maitre Guo gui zhi ; je note également que la position des pieds  diffère en cela que les antagonistes peuvent les placer  non pas contre ceux de l’adversaire, mais là ou bon leur semble, par rapport à la taille et allonge de l’autre. Je note également qu’il convient de ne pas reculer le bras sur la phase d’absorption, mais de maintenir au contraire la présence et la conscience de la poussée .L’autre main suit soigneusement le mouvement de celle qui est en contact avec l’adversaire, afin d’être dans le temps  pour une riposte éventuelle.

J’estime, selon ces nouvelles donnes, avoir tout  à revoir pour cet exercice que je croyais  pratiquer correctement depuis …1986 !!

Travail prolongé du premier liant
Travail prolongé de séries de Zhao shui

Enchainement léger libre , composé , au gré de chaque participant, selon des déplacement multidirectionnels, de shi li, de Zhao shui, de fa li (‘explosions de force) , de liant et des coups de poing, droit, circulaire ou par dessous ; cet exercice doit être effectué avec la plus de relâchement possible, tout en gardant une attention extrême sur le moindre des gestes effectué, l’intention, la préparation ne s’avérant  pas pertinents dans la mesure ou ils  créent  un temps d’élaboration peu propice au jaillissement d’énergie et à la sortie de force spontanée . Christian et Michèle nous offre, a deux, une brillante démonstration de ce à quoi pouvait ressemble la danse du yi chuan, qui n’a de chorégraphique que le nom, tant son potentiel félin et guerrier s’avère impressionnant, mais aussi compréhensible, donc abordable (…!)

Mercredi 15h00

Le programme prévoit une sortie pour en entrainement en extérieur, à la chinoise, en pleine nature .Pour cela il nous faut  prendre les voitures , afin de nous rendre dans un lieu de prédilection, cher à Calam, soit dans le parc municipal d’un proche village, Châteauneuf les Bains, vite rebaptisée Chateauboeuf les Nains par certains plaisantins de service .

Là, sur les berges de la Sioule , petite rivière auvergnate, un grand parc peuplé de séquoias multi centenaires offre, grâce à ses sous bois plats et  moussus, une aire propice à notre entrainement . Malheureusement, de violentes et durables averses de pluie nous contraignent, malgré quelques tentatives de résistance, à l’abri précaires de frondaisons, à revenir sur nos pas ; sur le chemin du retour, une halte dans une ferme nous amène à dévaliser les exploitants de leur stock de fromage de chèvre faits mains !! Oliver semble avoir du mal à quitter sa dernière conquête, en la personne d’une chevrette bêlante tombée en pamoison devant lui . Des photos compromettantes sont d’ailleurs tirées à cet effet !!

De retour au dojo, nous reprenons, selon les mêmes groupes, le travail de la veille, selon une concentration vite retrouvée.

Une dizaine de minutes de posture sur deux  appuis, 
Une dizaine de minutes  sur un appui, posture selon notre propre choix.

Puis, nous abordons le pas tournant du Baqua, seul, puis avec un partenaire

Il nous est tout d’abord conseillé de tourner le plus possible lentement dans le meme sens, en assurant la lourdeur et l’enracinement de chacun de ces pas, avec le regard porté  sur le centre . Il convient ensuite de bien penser au rôle de chaque pied, celui intérieur se mouvant tout  droit, celui à l’extérieur épousant le cercle, et imprimant le tournant.

La main avant a la paume résolument tournée vers l’adversaire, celle arrière, elle, est plus basse, comme contenant  une attaque venant de coté, formant ainsi la meme posture globale  que celle d’écarter les nuages, que nous pratiquons, immobiles, sur un appui.

Le cercle des bras demeure ainsi homogène, de façon à quelqu’un cas de contact, cela  soit l’ensemble du corps qui frappe, et non pas le seul bras d’impact.

Nous concluons  cette séance, un peu plus courte que les autres de par les circonstances météorologiques, par un travail d’enchainement, incluant les shi li, le liant avant, Zhai shui, pi chuan, les différents types de coups de poings , et le pas tournant, en nous efforçant de cultiver spontanéité et relâchement

Je constate, en ce qui me concerne, qu’en temps que bon petit soldat discipliné , avec mes quarante et un ans de pratique, je suis incontestablement  par trop conditionné par les trop nombreux katas et autres taos que je me suis ,  pendant des lustres, échiné à intégrer, répéter, et régurgiter, affectant ainsi ma prime spontanéité, entravant ainsi le jaillissement de fond, le geyser énergétique que cette pratique plus libre est sensé favoriser….le travail est donc  de taille en perspective d’une amélioration ; c’est après une progression dans ce domaine que le combat libre me semble intéressant à revoir…s’il est encore possible et pertinent !! .

Nous terminons la séance  par une réunion des deux groupes dans le dojo

Christian nous propose un travail par deux, de postures, au cours duquel  chacun à tour de rôle, éprouve par des frappes mesurées sur les bras, le dos et le buste,  la solidité posturale de l’autre .  Noëlle semble prendre un plaisir coupable à être frappée lors de ces  exercices  , au point  qu’elle en redemandera lors des séances suivantes, et meme en dehors de séances.

18h00

Séance de méditation

Les deux groupes se  retrouvent  à nouveau dans le silence du dojo, pour une séance pacificatrice, ou comme la veille, chacun tente de méditer, en ressentant, grâce à la mobilité de sa capacité respiratoire,  la prépondérance  sa ligne de centre, de sa ligne médiane, de sa ligne de méditation…l’approche étymologique est elle valable ? , elle est en tout cas parlante et  pertinente en ce qui me concerne, ce  que l’on soit débout,, assis,  ou à genoux, la lente sédimentation de cet axe de vie reliant ciel et terre me semblant propice, au corps comme pour l’esprit, à la réussite de cette difficile pratique.

  Jeudi 22 juillet

La séance de méditation debout est ce matin là programmée non plus pour six heures, mais   pour 5h00 le matin. Je n’en connais pas la raison.

Je suis  bien évidement partant pour me conformer au programme du stage

Mais je sais  par expérience que j’éprouverai des problèmes à récupérer compte tenu d’une part de l’usure de mes genoux, d’autre  part  de la charge d’entrainement prévue pour le reste de la journée. Je  suis en tout cas content de ne pas avoir cédé à la  tentation consistant à participer, ni de céder à la pression d’un conformisme dictée par l’orgueil.

Je commence à écouter mon corps…. (il serait temps…!), et lui ordonne de récupérer sans me culpabiliser.

9h-00-12h-00

20 minutes de posture sur un appui .
10 minutes de posture sur un appui en mao tong Zhuang (lance et bouclier).
10 minutes de posture sur un appui, avec » tenir le bébé ».

Découverte du second « liant », soit défense (moulinet effectué avec les bras, paume en direction du visage) , dans le sens intérieur –extérieur ; cette technique doit être effectuée de telle façon qu’un va et vient incessant entre les deux mains largement ouvertes  puisse tisser un réseau de défense devant le visage ; cette technique peut aussi bien s’employer en déplacement avant, qu’en déplacement arrière ; il s’agit de bien penser à effectuer des cercles intérieurs, de bien ramener les mains à hauteur des sourcils , et de pratiquer sur un déplacement sanjiabu.(en triangle)

Découverte du travail de Pi chuan  (frappe de la paume . )

Très employée dans toutes les techniques martiales chinoises, Yi chuan ou Tai chi, la frappe de la paume  doit être déployée  en la greffant  à partir du cercle des liants,  de façon à ce qu’aucune appel ne soit  effectué, et qu’elle surprenne totalement l’adversaire depuis ses moulinets de défense ; la main qui frappe doit ainsi être équilibrée par l’autre main en tenségrité, qui vient protéger le front .

Reprise du travail répétitif de Zhai shui , à droite comme à gauche

La compréhension de la  stratégie de cette technique géniale s’installe petit à petit,   au fur et à mesure des répétitions ; le côté gauche, moins informé, me semble plus difficile 

Je me console en me disant que doit être la meme chose à droite pour les gauchers !!

Reprise des enchainements personnels libres à allure modérée, avec les » liants », les shi li, les coups de poing, les zhao shui, le pi chuan : chacun enchaine et  construit ainsi son travail, avec les recommandations de Christian,  consistant à ne pas chercher à imprimer, pour l’instant,  ni vitesse, ni force ; il nous recommande par contre, de temps en temps, de lâcher un fa- li ( explosion de force)  sur un coup de poing, non sans omettre de libérer  une sortie de son par le nez, selon un mini « éternuement «.

Le fait d’improviser sans réfléchir s’avère difficile ; les repères spatiaux ou temporels, pris lors des enchainements codifiés  n’ont plus lieu d’être, dans la mesure ou chacun doit construire son propre combat, selon son propre ressenti ; Christian nous recommande, quoique l’on fasse, de toujours bien retomber solidement ancré sur ses appuis , avant de redémarrer quoique cela soit d’autre….il me semble pour ma part difficile de ne pas apposer de force, que je soupçonne de me  venir  à l’esprit afin de me  rassurer sur ce que je fais.

La posture du lendemain m’enseignera sans doute que c’est là ce qu’il ne convient pas de faire.  La fluidité,  la rectitude et la tenségrité  doivent  , avant la sortie de force,  être créées, et maintenues lors de tout déplacement.

 Valérie, notre petite prof de tai chi du jeudi matin à ST Germain,  nous quitte, happée par ses engagements,  après le repas de midi, un tant soi peu émue  ,L’ambiance du lieu, et la convivialité, la détente et la bonne humeur  qui ont régné tout au long d ces trois journées  ont rapproché, enseignants et enseignés ; elle ne peut s’empêcher d’évoquer des comparaisons  pour le moins  aux antipodes, avec le stage estival de l’an passé , dans le sud ouest  de la France,  dans notre ancienne « école » ou malgré la meme attitude ouverte et attentive,  elle, avait été à plusieurs reprises,  la proie de remontrances peu amènes et encore moins pertinentes ,qui plus est venant s’ajouter à un accueil laissant plus qu’à désirer à tous les points de vue .Bien qu’elle n’étudie que le Qi qong et la tai chi, elle semble conquise par l’ensemble du programme proposé par nos hôtes !!

 Jeudi 22 juillet, 15 h 00.

Travail en extérieur, cette fois – ci, afin de nous familiariser avec toutes sortes de surface

– 20 minutes de posture sue deux appuis
-,10 minutes de travail varié sur un seul appui
– Reprise du travail circulaire de pakua, seul, puis  avec un partenaire.

Christian insiste sur la nécessité de bien de fixer le regard,  expression terminale du bien fondé de la posture, derrière le poignet du bras avant dans la stricte direction du centre de l’adversaire. Nous y passons près d’une heure, en changeant maints fois de partenaires, ou en revenant à un travail  solitaire, une buche de bois, une pierre, une touffe de végétation  faisant office de pivot central .Il convient d’unir la posture, le pas , le souffle et l’enracinement , afin d’impacter avec tout le corps , et pas seulement le bras, en cas d’exercice par deux.

Découverte du travail ( de pakua ) de la » paume qui découpe » ( shiao zhang)

Il s’agit d’un travail  de frappe sur un  adversaire placé derrière soi, sur place,   selon une rotation spirale complète  du buste .Il convient pour cela de :

–          Bien s’installer sur une posture, telle celle sur deux appuis, en se relâchant.
–          Effectuer avec les deux bras des cercles latéraux, l’un vers la droite, l’autre vers la gauche 
–          Lorsque  le bras droit, par exemple, part vers l’extérieur et le haut, le gauche, après etre parti en cercle concomitant vers l’extérieur et le bas,  vient croiser le droit  par dessus, favorisant une fermeture de la ligne de centre, propre à une accumulation d’énergie qui est restituée selon une spirale de la taille.
–          L’explosion s’effectue vers l’arrière, selon un lâché qui s’équilibre entre l’impact du bras d’attaque, et le tiré de l’autre afin de créer la tenségrité, assurant par la meme le maintien de l’équilibre  et de la technique
–          Le regard doit strictement être maintenu vers le point d’impact. 
–          Ce riche travail d’accumulation peut également se transposer par deux, sous réserve  de trouver la bonne distance entre les deux antagonistes, les allonges pouvant radicalement différer ; à ce moment là,  l’un débute ses cercles vers la droite, l’autre vers la gauche, afin que le choc  des bras puisse s’effectuer en harmonie.
–          L’impact peut ainsi être travaillé en vérifiant s’il est administré par l’ensemble du corps, ou seulement avec le bras, ce qui est insuffisant et déséquilibrant 
–          Nous y passons près  d’une heure, progressivement  repoussés par la pluie sous  la protection des plus proches arbres, mais selon un débit moindre que la veille, au point que nous demeurons  dans le pré jusqu’à la fin de l’entrainement.

           

18 h 00

–          Marie claire, participante de l’autre groupe, prof de yoga en titre, nous fait le plaisir de diriger une séance d’initiation, en lieu heure et place de l’habituelle séance de méditation ; son approche introspective n’est pas sans rappeler le travail effectué en qi qong, lors de la pratique de la petite circulation (shao shu ten ).

 Vendredi 24 juillet 2010.

6h00

Une heure plutôt  agréable et sereine heure  de posture sur deux appuis.

Je m’efforce, comme je le fais souvent, de cesser dégréner le temps dans ma tète , comprenant  que ce décompte , de toute manière inexorable, me projette dans un futur espéré, soit celui de la fin de l’exercice, ne me permettant ainsi pas de m’investir efficacement  dans le présent introspectif  recherché , propre à me permettre de vérifier, millimètre par millimètre, le bien fondé de ma posture, de mon écart de pied, du relâchement de mes épaules, des tensions de tout  mon corps, du maintien, voire de l’allongement de ma respiration profonde,  de l’épanouissement des mains et par conséquent  des doigts, de la bascule permanente rètrovertie du bassin, de l’enracinement , de l’envol vers le haut du point extrême de la porte du ciel. (bai hui )   

Il me semble toutefois que je souffre d’un problème de statique, sans doute du à un affaissement  plantaire propre  à projeter insidieusement  mon poids sur le tranchant des pieds, créant ainsi une extension de mauvais aloi sur les  ligaments externo – latéral de  genoux déjà bien fatigués. Christian et Michèle nous laissent, comme à l’accoutumé libres de nos choix, soit  de pratiquer pieds nus,  ou en chaussure ;   ils nous expliquent qu’eux pratiquent chaussés, à la chinoise, le pratique pied nus étant essentiellement nippone .

De plus, il me semble que les sensations accumulées pieds nus, dans un dojo ou une aire spécialement réservée à l’entrainement, risquent de disparaitre, en tout  cas de se modifier,  lorsque on pratique dans un lieu extérieur, le plus souvent  caractérisé par des surfaces plus ou moins planes, générant des appuis incertains ; les chaussures sont donc recommandées

Je  prends donc, à ce jour, la résolution de pratiquer  avec des chaussures adaptées, que cela soit pour les travaux de posture, de tai chi ou d’exercices de combat dynamique.

9h00-12h00 – Dernier entrainement du stage.

Nous avons cette fois ci, inversé les enseignants, Michèle venant à son tour diriger notre groupe dans le pré, laissant le dojo à l’autre groupe, aux bons soins de Christian.

Travail de second «  liant » , essentiellement selon un déplacement arrière, selon les objectifs suivants :

– Protection de la ligne de centre
– Sortie, par le déplacement de la linéarité par rapport à l’adversaire 
– Durcir brièvement, en explosivité,  de temps en temps,  en pensant » parade » avec une brève et sonore accélération sensée, bloquer une attaque adverse.

Travail de marche circulaire en pakua, seul ou par deux, avec introduction de changements de direction avec  impact sur les bras, sans perte d’équilibre, en respectant les principes suivants :

–          Bien vérifier que la position des bras forme cercle, comme dans la posture sur un appui, écarter les nuages
–           La main avant tient comme un objet rond
–          La main arrière est obligatoirement plus basse
–          Le pas, clame, lent, ample, circulaire, bien enfoncé et chutant lors de la position relai des pieds, soit lorsque les deux pieds  se frottent l’un contre l’autre, tranche contre tranche.     

–          Travail de tui shou( pousse mains)  par deux, avec plusieurs partenaires
–          Les deux groupes se sont entre  temps rejoints, dans le dojo.. Le travail avec les élèves avancés de Calam me démontre tout simplement que le tuishou  , tel qu’il nous a été enseigné dans notre précédente école, s’effectue trop en force,  L’approche de Calam me semble beaucoup plus subtile, élaborée selon l’écoute tactile du partenaire, visant à exploiter par des lâchés , des déséquilibres potentiels du partenaire, déséquilibre générés par un trop grand , ou trop puissant engagement de sa poussée, ou tirée, sur l’un des six  axes directionnels possible .  Il me semble que c’est sur cet exercice là que mes élèves et moi-même avons le plus de travail de correction à effectuer … travail que j’ai d’ailleurs le privilège d’effectuer et avec Michèle, et avec Christian, qui  me démontrent bien la différence nette de niveaux, selon une économie de geste et  de force de leur part, qui leur permet de prendre le centre, sur une simple évaluation visuelle et ou tactile de la condition posturale de leur partenaire

–          A propos de Michèle, je profite de la  circonstance pour préciser qu’il s’agit là d’un véritable phénomène, qui malgré la condition féminine derrière laquelle trop se réfugient, est parvenue à atteindre un niveau exceptionnel, en tout cas le plus élevé parmi les centaines d’adeptes de pratique des arts martiaux qu’il m’a étè  donné de croiser sur mon long chemin, depuis  1970..J’ajoute que sa simplicité, sa patience pédagogique, sa volonté de transmettre, d’aider, d’accompagner, font d’elle un exemple  dont devraient s’inspirer  certains maitres apparemment  lassés d’enseigner , ou  ne le  faisant encore sans doute que par pure  nécessité économique.

 Nous terminons ce stage, après le repas de midi, par un « débriefing » tous  assis dans le dojo, , au cours duquel chacun, enseignant et enseigné, est invité à s’exprimer librement  sur le bilan de son stage, son ressenti, et ses perspectives ; je remarque que les élèves de mon dojo, comme les autres d’ailleurs, sont en tout  points  de vue , enthousiastes ; les enseignants et hôtes de Calam semblant également l’être, l’ambiance s’avère ainsi  fusionnelle 

Michèle me gratifie, à titre personnel, d’une superbe calligraphie « Da Chen chuan » de sa main,  qui figurera en bonne place dans notre petite salle de la rue du lavoir.

La touche littéraire de ce magnifique stage , puisqu’il en faut une compte tenu de la dimension littéraire affichée, sera éclairée par cette maxime, issue de la sagesse chinoise :

Si la parole que tu vas dire  n’est pas plus belle que le silence, alors ne dis rien !
Si le geste que tu vas faire n’est pas aussi beau que l’immobilité, alors, ne bouge pas »
Il me semble que le libéllé de la maxime n’ est pas tout à fait fidéle à son original,  mais l’idée de fond en est respectée.

   5.Perspectives et réflexions personnelles.

Christian et moi décidons de fixer une collaboration selon laquelle  ils viendront diriger un stage à St Germain au moins une fois par an ; puis nous viendrons  chaque été suivre un stage en Auvergne ; je prends date pour le 15 novembre à tire personnel, pour un stage    individuel . Leur enseignement étant, aussi bien pour le qi qong que le Da cheng chuan (ou yi chuan)  ,  dans le droit fil de celui de Wang Shang Wen à qui je vais rendre visite en septembre dans le Shantong, la route est ainsi  tracée et balisée ; le contact est établi, sur des bases de confiance,  dénuées de tout esprit spéculatif ou  de subordination.

Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail   , nantis de leur  précieux éléments d’accompagnement   , et de l’exemple de leur niveau .
Je me promet de réfléchir à la potentialité de l’impact confessionnelet spirituel  sur cette pratique ; mais il me faut pour cela  lire beaucoup .

 Suite à ce stage, une pensée très nette m’investi, gênante,  lancinante, invasive…celle d’avoir trainé pendant des jours ,  des nuits et des années , surtout  depuis l’été 2008 ,  comme un forçat  résigné avec son boulet au pied , la décision de quitter tout ce que nous n’avons que très partiellement vécu auparavant, alors qu’il existe à Calam,, plus proche de chez nous et de nos valeurs ,  tant de choses nous rapprochant , nous tous si différents , mais si proches dans notre quête … .. celle d’une source fraiche originale, avec son « saint prêtre « des champs retiré des feux de la rampe et des lumières  de la ville,  sa madone de l’empire du centre de la France , resplendissante , massive et centrale, dans la  force de son sourire et de sa bienveillance ,  tous deux  sertis  comme des joyaux d’un orient  bienveillant et prometteur,  dans la pierre de taille de notre terroir,                                                                      
                                                           .. 
Je me sens soulagé,-  vis à vis de vous tous, mes élèves  , proches ou moins proches,  qui me faites parfois  trop confiance- , d’avoir établi cette connexion, graine semée pour vos  temps  à venir . Je vous  recommande de bien réfléchir à votre capacité future  de désormais distinguer  les originaux des facs similisé, le bon grain de l’ivraie .

Le temps   ,  ami précieux pour les plus jeunes, mais ennemi implacable pour les 
moins jeunes, vous  permettra, fort heureusement,  de vous  diriger là votre cœur vous dira d’aller .

Jean -Claude Guillot

ST Germain- au- Mont d’or, aout 2010


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