1 – Définition du stress
2 – Processus du stress
3 – Les effets du stress
4 – Comment peut on prévenir le stress
Bonjour à toutes et à tous,
Ce troisième numéro de la lettre d’informations MAgnitude-Plus tentera d’apporter un certain nombre d’éclaircissements, de constats et de propositions quant aux raisons de notre dose récurrente de stress, synonyme de manque d’efficacité , de fatigue, et surtout de tensions.
1 – Définition du stress
Épictète , sage pré-socratique, disait: »Les hommes ne sont pas troublés par les évènements, mais par l’idée qu’ils se font d’eux ».
Cette juste définition correspond ainsi tout à fait à la traduction en français du mot anglais « stress », qui signifie « accent »….
Autrement dit, il semblerait que chacune et chacun d’entre nous ait la très détestable habitude d’accentuer un peu trop négativement, selon la perception culturelle que l’on en a , les événements et péripéties que représentent le lot quotidien des turpitudes variées , des situations conflictuelles ambiantes , des contrariétés de tout poil dont l’existence est pavée.
Face aux multiples tensions susceptibles d’en découler, notre organisme, afin de garantir l’équilibre dont il a besoin, s’est doté d’une stratégie innée, destinée à faire face à l’urgence, aux imprévus, aux perturbations.
Le stress apparaît donc comme un « syndrome général d’adaptation. » ( Hans Selye, biologiste canadien))
Pour garantir la stabilité du milieu intérieur, -en grec homéostasie (homeios, similaire, et stasis, position) notre organisme s’est doté d’une stratégie, afin de répondre aux imprévus
Le stress est donc une fonction physiologique naturelle d’adaptation aux changements, qui a donné à l’homme la possibilité de survivre, ou de fuir.
La perception d’un danger déclenche des réactions généralisées dans tout l’organisme par intermédiaire du système nerveux et du système endocrinien.
Le corps mobilise alors toutes ses réserves d’énergie dans le but de tenter de préserver son intégrité , et de rétablir ainsi l’équilibre intérieur rompu.
Stimulant, et nécessaire, le stress , peut à trop hautes doses, compromettre notre santé physique et mentale.
Hans Selye a découvert que la réponse physiologique est unique, identique, la même dans tous les cas, qu’il s’agisse de faire face à une maladie ou à un évènement.
Vivre, c’est faire face au froid, au chaud, aux retards, à la concurrence, aux oublis, à ses collaborateurs, à l’information inattendue, ….etc…
Claude Bernard a montré, au siècle dernier, (1865)l’importance de l’équilibre d’un individu pour faire face aux évènements de la vie; il définit cet équilibre comme la capacité de l’organisme à maintenir stable son milieu interne, quelles que soient les conditions extérieures ou les agressions de l’environnement.
Lorsque individu, jusqu’à présent bien adapté à son milieu est soumis à un brusque changement du dit milieu, représentant un menace potentielle pour son existence son maintien, ou son intégrité psychique, il développe immédiatement au sein même de son propre organisme une réaction de stress.
Il s’agit la d’un ensemble de réactions physiologiques et psychologiques d’alarme et de défense face à l’agression ou à la nouveauté.
Ainsi, » quelle que soit la température extérieure, je conserve ma chaleur. »
Ce processus d’adaptation obéit à un rythme tri-phasé.:
2 – Processus du stress
A – La phase d’alarme
B – La phase de résistance
C – La phase d’épuisement
D – Il est enfin suivi d’une phase de récupération
A – La phase d’alarme
Selon Hans Selye, « la réponse de l’organisme au stress s’effectue par intermédiaire de deux sytémes défense parallèles : le système nerveux et le système endocrinien ou hormonal, tous deux jouant un rôle important dans l’adaptation et la résistance aux agressions.
Ils contribuent à maintenir l’homéostasie de l’organisme, soit la stabilité biologique et l’équilibre physiologique du milieu intérieur, malgré les secousses provoquées par les facteurs stressants. Le système nerveux est représenté essentiellement par le système nerveux sympathique et la glande médullo-surrénale qui produisent une hormone appelée adrénaline.Le système endocrinien est essentiellement représenté par les glandes cortico-surrénales ou cortex surrénal produisant des hormones appelées cortisone.
Ce sont la les hormones du stress ou hormones de l’adaptation.
Le cerveau reste le quartier général d’ou partent tous les ordres qui vont tendre à adapter notre organisme aux situations de stress, aigu ou chronique.
Dés que nous avons consciemment reconnu une situation d’urgence, une des régions du cerveau appelée hypothalamus est immédiatement alertée et va activer les glandes surrénales qui secrètent l’adrénaline qui est déversée dans le sang.
L’adrénaline va répondre aux besoins énergétiques immédiats en libérant les réserves de sucre qui se trouvent dans le foie.
Le taux de sucre sanguin s’élève alors et donne aux muscles (réaction fuite -combat) et au cerveau ( décisions à prendre) toute l’énergie dont ils ont besoin.
Elle permet aussi l’accélération du rythme cardiaque , de l’élévation de la pression artérielle, qui assurent une meilleure irrigation sanguine de tous les muscles et du cerveau.
Simultanément, hypothalamus envoie le signal de stress à l’hypophyse qui va stimuler à son tour deux hormones qui vont stimuler la glande cortico-surrénale qui secrète les corticoïdes. Les corticoïdes assurent une production de sucre dans le foie, pour renouveler les réserves de sucre qui auront diminué sous l’effet de l’adrénaline.
La production de ces corticoïdes dépend de l’intensité » du stresseur et surtout de la durée du stress.
B – La phase de résistance
Lorsque les situations de stress durent des jours, des semaines, des mois,notre organisme tente de s’adapter à ce déséquilibre permanent.
Les secrétions de corticoïdes deviennent chroniques, avec, en plus la possibilité permanentes de décharges d’adrénaline épisodiques , inhibant ainsi les réactions inflammatoires produites par les facteurs de stress, responsables d’une diminution des défenses immunitaires ( apparition d’ulcères gastro duodénaux chez l’animal soumis au stress .Nous avons la alors atteint le dernier stade.
C – La phase d’épuisement
Quand l’organisme a usé toutes ses réserves d’énergie, il cesse de pouvoir s’adapter.
C’est à ce moment que s’installent les problèmes de santé, les erreurs….
Un déséquilibre intérieur s’instaure durablement, ouvrant la porte à toutes sortes de troubles affaiblissant notre organisme qui « craque ».
On dit qu’une personne est stressée quand la dose de stress accumulée dépasse son seuil optimal d’adaptation et que son organisme commence à manifester des signes d’épuisement. Grâce au stress, nous pouvons faire preuve de sang froid et réagir immédiatement.
Sans l’action stimulante du stress, il n’y aurait pas non plus de création, d’innovation, d’audace, d’accomplissement de soi. Mais c’est la une stratégie à utiliser de manière ponctuelle , en effet elle ne garde tout son intérêt que pour faire face à un danger physique, ou pour fournir un effort intense.
Cependant la nature de nos évènements alarmants sont de nature plus sournoise, ; surcharge de travail, non participation aux décisions, conflits relationnels, nuisances de la vie moderne, bruit, pollution, Combattre ou fuir sont alors des stratégies inadaptées.
Bien des personnes compensent ces tensions en augmentant leur consommation de tabac, d’alcool, de nourriture, de tranquillisants, ce qui tôt ou tard, ne contribue qu’à aggraver leur état. Les changements extérieurs sont filtrés par nos sens et analysés en fonction de nos images de référence, de notre culture, de notre mémoire, de nos croyances, de notre tempérament, aussi. Le stress est donc la réponse spécifique du corps à toute demande que nous percevons comme une menace potentielle. Ce stress que nous nous infligeons provient de trois sources majeures: un état d’esprit négatif, un manque de maîtrise du temps, une méconnaissance de nos équilibres fondamentaux.
Les effets du stress peuvent être variés, mais tout aussi dévastateurs quel que soit le domaine dans lequel on l’appose.
3 – Les effets du stress
A – Les effets physiques (voir questionnaire distribué avec la lettre numéro deux).
Fatigue au lever, troubles du sommeil, migraines, problèmes digestifs, douleurs musculaires, lombalgies, palpitations, hypertensions, hypotension, éruptions cutanées, changement d’appétit, les paupières qui clignotent, la gorge nouée, les mâchoires qui se serrent( bruxisme), la bouche subitement sèche, la respirations haletante, le rythme cardiaque qui accélère, les sourcils qui se froncent, les mains moites, des sueurs subites, les épaules qui s’enfoncent, des tremblements de mains, de jambes, le besoin subit de se racler la gorge, res rougeurs ou irritations cutanées brutales, des nausées, des douleurs abdominales…etc..etc…etc….malheureusement, !!!
B – Les effets émotionnels.
Anxiété, agressivité, apathie, ennui, dépression, fatigue, frustration, faible estime de soi, nervosité, sentiment de solitude, insécurité, pleurs fréquents.
C – Les effets cognitifs.
Confusion, faible concentration, troubles de la mémoire, difficulté à prendre des décisions, hypersensibilité aux critiques, erreurs, oublis, agitation mentale.
D – Les effets comportementaux.
Abus de tabac, d’alcool, …de stupéfiants, consommation excessive de nourriture, anorexie, comportements impulsifs, propension aux accidents, rire nerveux, attitude dispendieuse, explosion émotive, abus de médicaments.
E -Les effets organisationnels
Absentéisme, faible productivité, non satisfaction au travail, baisse de loyauté et d’engagement envers l’organisation, retards répétés, report d’engagements ou de rendez vous ou d’échéance..
4 – Comment peut on prévenir le stress
A – En apprenant à ressentir notre corps comme étant une pile.
Notre corps n’est ni plus ni moins qu’une pile .Comme toutes les piles, notre corps possède un pole positif relié aux énergies cosmiques (prise paratonnerre) , ,et un pole négatif, relié aux énergies telluriques ( prise de terre) Comme toutes les piles, notre corps . traverse des périodes de chargement et de déchargement.
L’énergie ou électricité , liée aux relâchements de nos tensions( stress) peut être étroitement liée à nos capacités mentales, posturales, et respiratoires.
Notre énergie doit circuler dans notre corps de telle façon qu’elle puisse en irriguer et en imprégner toutes les parties.
L énergie tellurique correspond à l’énergie lourde YIN, celle cosmique correspondant à celle légère, Yang.
C’est le dosage subtil de ces deux énergies qui confèrent à notre corps et à notre esprit l’équilibre et la force dont il s ont besoin , afin être durablement performant
La pratique d’une discipline énergétique , tel Yoga, le Qiqong ou le Tai Chi Chuan interne avèrent en occurrence extrêmement profitable.
La pratique des six mouvements de respiration avec intégration de pensées positives en est le meilleur exemple!!
B – En apprenant à respecter nos rythmes biologiques.
– Outre une alimentation variée et équilibrée, outre une pratique sportive et -ou ludique régulière, outre l’ éradication totale du tabac et des stupéfiants, même légers, notre corps doit être soumis à un sommeil réparateur régulier, respectant le bon déroulement de ses cycles suivant le type de dormeur, permettant ainsi l’entrée en action des différentes types d’onde qui le composent.
– Les activités à fort enjeu émotionnel doivent prendre place plutôt le matin, en début de journée, car la résistance au stress y est plus élevée
– Le travail exigeant une forte concentration intellectuelle doit plutôt être positionné dans l ’emploi du temps de la fin de matinée.
– Les activités de routine sont plutôt à prévoir en début d’après midi., en prévision de la chute thermique qui aura immanquablement lieu en milieu d’après midi.
Nos deux hémisphères cérébraux , droit et gauche, sont à la fois relies entre eux et en opposition de phase. Quant l’un atteint un pic d’activité, l’autre est en creux.
Cette alternance obéit à de cycles de 90 minutes environ et a un effet sur nos performances en milieu de matinée et d’après midi.
C – En apprenant à respecter des pauses et alternances lors de l’exercice de nos activités.
Le besoin d’alternance et de pause correspond à un besoin physiologique; son respect à partir de courtes pauses permet d’éviter à la fatigue de s’installer durablement, et de maintenir l’efficience à son plus haut niveau.
Ces considérations nous amènent donc à organiser notre activité avec davantage de réalisme:
– une pause éclair de 1 minute au moment du creux entre 10h30 et 11h00 , au cours de laquelle il est important de se détendre; le manque de tonicité du à un petit déjeuner déficient, ou pire à un manque de petit déjeuner en est encore accentué.
– Une pause « parking » de 2 à 5 minutes en début d’après midi est bienvenue, au cours de laquelle il est important de se relâcher, de fermer les yeux, de laisser son cerveau en roue libre.
– Une pause éclair de 1minute vers 17h00, qui peut se transformer en pause étape de 10 à 15 minutes quand la journée professionnelle est suivie d’un dîner d’affaire, d’une réunion tardive, d’un concert., d’une sortie.
– Face à un problème, meme en dehors du mileu professionnel, il est bon d’apprendre à s’éloigner physiquement un court instant, et de se détendre quelques minutes , au lieu de se précipiter sur le tabac et ou le café….
Ne dites pas que vous ne pouvez pas vous permettre ce type de « fantaisie » ou de retrait : vous n’etes pas indispensable, et vous savez fort bien que le monde ne cessera pas de tourner, ni vos affaires ne s’envoleront ou se péjoreront lors de ces pauses indispensables à votre rechargement énergétique.
5 – Comment notre pratique peut elle directement s’attaquer au stress
a – L’incidence du stress sur équilibre émotionnel du corps.
L’ équilibre émotionnel d’un sujet est étroitement lié à l’équilibre énergétique du corps et au fonctionnement des principaux organes vitaux.
Ceux ci sont incontestablement perturbés par les émotions ou stresses disharmonieux : chaque perturbation organique générant à son tour une séries d’émotion négatives , puis une sensation se mal être interne; c’est ainsi qu’il est possible de dresser un paysage énergétique interne , reliant ainsi étroitement syndrome physiologique et comportement émotionnel. Ainsi, une difficulté quelconque avec l’environnement va sans doute générer un trouble du comportement, lequel va entrainer un trouble émotionnel, qui va à son tour perturber le fonctionnement d’un organe, ce qui va , selon le principe du cercle vicieux, péjorer le rapport avec le même environnement.
La joie hystérique a des répercussions négatives sur le coeur ; il en va de même entre la rate et la mélancolie, entre les poumons et le chagrin, les reins et anxiété, le foie et la colère. Chaque tension, chaque peur s’insère dans la profondeur de nos muscles et de nos fascias; contribuant à un durcissement auquel notre mémoire fait immanquablement appel, comme un référence profondément et insidieusement ancrée au plus profonds de nous même.
b – Le travail sur certaines zones vitales (chakras ) peut amoindrir ces tensions
Chacune des zones vitales que nous prenons en compte lors de notre pratique est étroitement reliée à un glande ou à un organe.
Il est donc essentiel de savoir identifier, stimuler, activer, voire renforcer chacun des chakras décrits dans la méthode (voir pièce jointe de la lettre numéro deux ou croquis sur le mur du dojo); le tai-chi bien pratiqué, soit en sollicitant ces mêmes chakras en profondeur, apporte un profond équilibre énergétique , au delà de la signification martiale qu’il confère également. , voire accessoirement.
c – Tendre vers l’image de être accompli. La sagesse orientale et plus particulièrement chinoise nous propose, à partir des pratiques énergétiques et martiales qui sont en fin de compte étroitement liées, cette tension vers l' »être accompli ». L’ être accompli est celui qui sait mener et gagner sereinement ses combats, celui qui, en tout cas , a su rassembler, forger et maîtriser les armes nécessaires pour ne plus les perdre. Cet être accompli sait développer quatre qualités majeures, il sait aussi éradiquer , en tout cas diminuer en lui les quatre défauts majeurs susceptibles d’augmenter durablement ses tensions , sources constantes d’affaiblissement.
Nous verrons, dans la lettre numéro quatre, quelles sont ces qualités et ces défauts de base, et surtout de quelle manière la pratique du guerrier peut être transposée avec succès dans la « conscience de notre temps « et de notre époque. » voir : » la voie du karaté, 1973, Kenji Tokitsu, Éditions du Seuil »
Jean -Claude Guillot
St Germain au Mont d’Or, le 15 Février 2006