L’édition de cette lettre mensuelle d’information, va reprendre, à partir de 2010, à la demande de quelques uns d’entre vous, après une interruption de deux ans, compte tenu des graves turbulences survenues au sein de notre équipe pédagogique, puis , par répercussion, avec les dirigeants de Trfi , au début de la saison 2007-2008.
Cette période de fin d’année me semble propice pour renouer ce contact, dont l’objectif consiste essentiellement à apporter quelques explications complémentaires au contenu des cours, à l’historique et à l’organisation de nos pratiques, ou, en règle générale, à tout autre sujet susceptible de nous permettre de nous mieux nous comprendre, nous connaitre, et de mieux progresser ensemble, aussi bien dans le domaine technique, que dans le domaine cognitif..
J’ai choisi comme théme pour cette lettre no 4, celui des grades.
Pourquoi des grades, qu’est ce qu’un grade ? que représente t-il au juste ?
Certains d’entre vous se sont légitimement étonné de la présence de grades dans notre association, alors que nous nous nous affichons comme des « non compétiteurs », réfractaires à toute dimension sportive ; d’autres m’ont dit ou écrit ne pas vouloir s’attacher à ce type de distinctions, certains se prononçant radicalement contre, d’autres, enfin s’impatientant, au contraire, de ne pas être promus suffisamment vite à leur gout, d’autres enfin, s’offusquant de ne pas être au meme niveau que d’autres .
Il convient tout d’abord de rappeler que nous sommes affilié à l’école de Maitre Tokitsu, Tokitsu ryu France international,( Trfi ) entité associative nationale , à qui nous réglons, chaque saison, un tribut de 5 € par adhérent ; cette école est d’obédience culturelle japonaise, meme si nous y pratiquons des disciplines d’obédience culturelle chinoise .
Comme dans toutes les écoles nipponnes, le système des grades inferieurs (kyu) et celui des grades supérieurs (dan) est en vigueur, il l’est donc, par répercussion, au sein de notre association, représentant l’école dans la région de Lyon. J’ai, de toute façon, et ce quelque soit l’orientation future d’Atemi, personnellement choisi de maintenir ce principe, selon l’argumentaire suivant.
L’objectif de notre pratique, qui est le développement personnel, qu’il soit dirigé vers davantage de bien être, une meilleure santé, ou une efficacité accrue en cas de tension conflictuelle comme le combat, comporte un certain nombre de dimensions techniques et cognitives, qu’il convient d’assimiler progressivement, selon un cheminement incluant diverses étapes comme la découverte, puis l’apprentissage, et enfin le perfectionnement avant de cultiver la maitrise.(voir programme pédagogique sur notre site atemimontdor .com )
Ces différentes étapes doivent être balisées par des repères, des étapes, des refuges, étagés selon le degré d’altitude, selon la difficulté, selon la somme de connaissance à intégrer qui sanctionnent l’avancée d’un élève sur le chemin qui mène au sommet de la montagne.
Mais le chemin est long, escarpé, …il y a souvent du vent, et meme si la montagne en principe , ne bouge pas, celui qui chemine sur le sentier se décourage souvent, abandonne prématurément, parfois, peu désireux d’avoir à faire face à son propre échec…il se sent seul et livré à lui-même !! Notre accompagnement pédagogique me semble parfaitement pouvoir intégrer une graduation propre à permettre à l’élève de se repérer, de se rassurer, avant de reprendre sa marche en avant …La vie est un combat perpétuel ; il me semble bon de transmettre à celui qui s’implique tout au long des son chemin dans son combat contre lui-même, des encouragements quant à la justesse et la pertinence de son travail .
Le grade devient ainsi valorisant par rapport à soi meme, mais ni par rapport aux autres auxquels il est détestable de se comparer, ni pour complaire à un enseignant ou un maitre, quel qu’il fut.
Atemi Mont d’or respecte, selon sa charte pédagogique, la disponibilité, la motivation et le rythme d’apprentissage de chacun et de chacune ; les grades peuvent ainsi récompenser une assiduité, une constance, un sérieux, une foi dans la pratique, meme si celle-ci est espacée compte tenu de priorité familiales, professionnelles ou autres meme si le niveau technique est lent à s’installer. Les grades sont alors dispensés sans examen sans test, sans choc, en douceur
Ils n’en sont pas pour autant dévalorisés.
D’autres plus disponibles, visant plus haut et plus vite, accepteront plus facilement l’épreuve, l’examen, le test, la mise en situation ponctuelle, meme si celle-ci est relative.
En effet, les juges occasionnels, forcément limités, dans leur capacité d’appréciation, ne pourront pas sanctionner objectivement le niveau d’un jour, péjoré par le stresse cognitif, comportemental et physiologique affectant le rendement et l’efficacité de l’examiné, ne reflétant ainsi pas toujours la somme des acquis selon une assiduité et une progression pourtant affirmée. Le fait d’être confronté à des situations plus difficiles qu’à l’accoutumé doit permettre à l’examiné de vouloir se transcender, ne serait ce, au delà du résultat, que de par la manière dont il vit cette épreuve
La minutie investie dans notre parcours va opérer un lent travail en profondeur sur notre « moi intérieur », éduquer, façonner notre personnalité : le rôle du grade consistera à authentifier ce changement : Le grade sera alors un précieux indicateur de notre comportement et de l’orientation prise, ou esquissée, mais sans pour autant qu’il devienne une constance indispensable à notre équilibre personnel : certains d’entre nous, possédant une grande confiance en eux n’ont pas besoin de cet encouragement passager.
Le fait de présenter, passivement ou activement un grade, consiste donc à apprendre à franchir un cap, il contribue à une élévation en tant qu’être humain ; il souligne aussi notre réelle capacité à vouloir vivre, résoudre, puis franchir une étape inhabituelle.
Il est enfin, souvent le point de départ d’une pratique plus libre, plus personnelle,
Ces confrontations avec vous même vous permettront de ne pas vous assoupir sur vos acquis précédents
Les grades ne doivent donc en aucun cas être un but en soi, vécus en tant que distinction honorifique, mais comme un moyen d’avancer, d’orienter la qualité et la quantité de sa pratique, selon la hauteur du chemin que l’on s’est fixé.
Ces propos ont largement été inspirés par la conception et les écrits de Mr Bernard Monneret mon professeur de Karaté de style Shotokai, au Centre Lyonnais des arts martiaux (Clam) à Vaise, de 1974 à 1985 , encore en activité , et précieux de par son parcours , son vécu, et sa grande expérience .
Des grades inferieurs ont été attribues ce trimestre, par les anciens du dojo
D’autres, supérieurs, par le maitre de notre école.
Vous voudrez bien en trouver les listes par section sur la rubrique « les gradés du dojo « , sur notre site atemimontdor.com , ou en pièce jointe pour ceux ne pouvant pas visiter le site.
ST Germain au Mont d’or, 21 décembre 2009